Froid dans les chaumières à l'arrivée de l'hiver, et froid dans le cœur avec les soucis financiers.
Forcément, tout n'est pas toujours rose dans la vie d'un couple d'indépendants dans le milieu de la culture. On espère que ça va s'arranger...
Passons.
Le weekend dernier, c'était la convention Scorfel à Lannion!
Au programme : jeux de rôle, murder party (une première pour moi!), dédicaces et fous rires.
Petit bilan plus détaillé :
Route Guipel > Lannion sans problème, malgré une pluie battante et un sens de l'orientation toujours aussi défaillant. Arrivée avec un petit quart d'heure de retard, je tombe direct sur Elodie, la gentille organisatrice, puis sur Alexis Lorens, mon gentil éditeur, et enfin sur Mélanie Fazi, la gentille auteur que j'ai l'honneur d'avoir à côté de moi (j'ai osé lui sauter dessus pour lui faire la bise d'emblée. C'est la première fois, d'habitude, je n'ose pas...)
Puis installation au stand, arrivée de Syven, de Silène (ce qui fait donc 3 Sophie avec moi), d'Andoryss (donc 2 Mélanie) et de Maëlig Duval. On fait connaissance, on se retrouve, on se salue, on admire le corset de l'une, la ceinture de l'autre, les escarpins de la troisième, la jupe d'Unetelle (entre filles, vous savez, c'est permis). Puis on déballe nos livres, on prend un café et on commence les dédicaces.
Le midi, sandwiches! L'organisation a prévu large, on peut choisir ses ingrédients, en tartiner partout, et continue à signer et papoter.
Ensuite, direction la murder party pour moi. Je suis tellement paniquée que j'en oublie toute ma fiche de perso, puis aie envie de faire pipi. Et comme je ne suis pas physionomiste, impossible de reconnaître qui est qui. Bref. Au bout de quelques heures, je commence à tirer mon épingle du jeu, et c'est là que mon voisin avale un bonbon qui s'avère être empli de cyanure. Fin de la partie, on a tous perdu à part l'assassin qui a gagné. Petit débriefing, finalement, je n'étais pas si paumée que ça, c'était une histoire de réalité virtuelle avec différents plans d'existence et un logiciel qui buggait et mélangeait les identités. Ultra compliqué, ultra génial!
Retour au stand, je vois mes compagnes revenir de leur table ronde, et on file au bar d'en face avant le dîner. On a toutes des publications ou contrats à fêter. Première tournée, glouglou bière, deuxième tournée, glouglou encore... Oups, on vient nous chercher : "les filles, le repas est servi!"
Au temps pour la réputation des auteurs!
Le goulasch était délicieux. La tarte aux pommes aussi. Le corset de Syven a été échangé au profit d'un top superbe. Le monsieur en face d'elle à table a du mal à se concentrer sur autre chose. On parle de la couleur des tomates, Marika Gallman nous envoie des textos délirants, on érige des menhirs, on compare la taille des troncs (d'arbre) des bûcherons... l'ambiance est toujours détendue, les jeux de mots volent bas, l'humeur vole haut!
Puis, pendant que certains entament des parties de jeux, nous, on file dans un bar de Lannion découvrir leurs cocktails... sans alcool! Ben oui, la journée a été fatigante, il faut essayer de se ménager pour le lendemain. Le "virgin mojito" conseillé par Mélanie était délicieux, je retiens la recette. Syven semble connaître tout le monde, on papote, on ragote, on échange des nouvelles éditoriales, on parle projets...
Séparation assez tôt, on est toutes crevées, Andoryss, Syven et moi allons dormir chez Claudine, couturière talentueuse et hôtesse irréprochable. Je découvre au passage qu'Andoryss a transformé son coffre de voiture en SPA pour pigeon blessé. ça fait chaud au cœur. Le chat de Claudine se laisse caresser prudemment, son chien refuse toute tentative de copinage (mais accepte un bout de brioche), et on se laisse chouchouter à coups de rhum pour chasser le rhume.
Nuit blottie dans une chambre superbe, dans un lit ultra chaud et moelleux, puis petit-déjeuner fastueux (ah, Claudine, ta brioche, quel régal!) avant une douche rapide et un retour accéléré à la convention où un fan désespère de rencontrer Andoryss.
Encore quelques signatures, quelques explications sur mon essai Bit-lit!, qui semble décidément intriguer beaucoup de monde. Puis la table ronde du dimanche, sur les sources d'inspiration du fantastique. Je constate qu'on a tous des références différentes, mais des cheminements parallèles. Le réel est prépondérant pour les auteurs (et traducteurs) de l'imaginaire.
C'est la fin de la convention pour moi. Je fais mes adieux à mes compagnes de stand, que je suis vraiment ravie d'avoir rencontré (et pour certains, d'avoir vu autrement que de loin et en coup de vent), je remercie Alexis Lorens, grâce à qui ma trilogie avance bien, je repars avec de nouveaux livres, je remercie aussi tous les organisateurs de Scorfel, j'espère vraiment qu'il y aura une deuxième édition l'année prochaine et que j'en serai, vous avez grave assuré!
Enfin, je remonte en catastrophe dans ma voiture pour filer chez mes beaux-parents avec 3/4h de retard, retrouvailles avec mon homme, la petite fille fait une sieste à rallonge après une nuit difficile, et beau-papa veut construire un moulin à l'ancienne.
Retour à la vie du quotidien, aux factures qui attendent, au projets qui se bousculent, au lapin à qui on a encore vidé un abcès sous la patte.
L'atterrissage est dur, mais ma fille me fait de gros câlins et me chante "bateau sur l'eau" à l'oreille. J'ai envie de pleurer, de la serrer très fort dans mes bras, de me remettre à écrire.
Alors je rouvre mon fichier. Dans les bras de la mère. Et je reprend le fil de l'histoire. Elle n'est pas gaie. Elle est pourtant pleine d'espoir. Moi aussi, j'en ai. J'espère pouvoir les partager bientôt avec vous...
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